Développer le quotient émotionnel de ses collaborateurs

Longtemps les entreprises ont cru que l’intelligence était le seul moyen de réussir. Aussi, le QI a régné en maître durant des décennies et les cabinets de recrutement, les RH ont monté des “usines à gaz” pour embaucher les meilleurs parmi les élites des grandes écoles. Un Américain Daniel Goleman Psychologue à Harvard a eu l’idée d’étudier la réussite des dirigeants, des managers, des cadres dans des centaines d’entreprises afin de cerner si ces réussites présentées des points communs.

Les résultats de son enquête ont fait l’effet d’une bombe outre-Atlantique et dans une bonne partie du monde.

En effet l’étude réalisée par D Goleman a montré que ceux qui réussissaient le plus, n’étaient pas les diplômés, ni ceux qui avaient le meilleur QI, pas plus que les experts dans un domaine.

Ainsi la réussite dépend moins du quotient intellectuel que de l’intelligence émotionnelle qui repose sur:

  • l’identification et la maîtrise des émotions,
  • une bonne estime de soi,
  • la capacité à identifier les éléments positifs dans les événements.

Certaines capacités émotionnelles ont été repérées comme des atouts de la réussite chez un grand nombre de managers, dirigeants qui malgré l’absence de diplôme ont parfaitement réussi leur vie.

Ces capacités permettent de gérer les situations y compris complexes dans les meilleures conditions, en maîtrisant parfaitement son stress dans le travail comme dans la vie. Elle permet aussi de développer ses qualités relationnelles par une prise de hauteur, face aux différents événements que rencontre la personne.

Les émotions sont mieux maîtrisée et la communication n’en est pas impactée.

De ce fait le sujet perçoit et comprend plus facilement les émotions des autres.

Identifier et maîtriser les émotions

Tous les jours nous sommes confrontés à une multitude d’émotions, dans le travail comme dans la vie extra professionnelle. Certaines émotions nous pouvons les oublier et penser qu’elles ne sont pas importantes. Toutefois, elles ont conduit à un changement même s’il est insignifiant.

Aussi nous devons être notre propre observateur, sentinelle fidèle qui surveille 24h sur 24h ce qui nous affecte.

Lorsque nous ressentons une émotion, il est conseiller de la noter et de se poser la question: qu’est-ce que cet événement a provoqué comme sensation au moment où je l’ai éprouvée.

Lorsque nous aurons établi une liste de plusieurs émotions, leurs causes et les effets, il faudra alors traiter celles qui nous préoccupent ou ont un effet négatif sur nous.

Pour éliminer les émotions négatives, il est conseiller d’être accompagné par un coach professionnel n’appartenant pas à l’entreprise.

Posséder une bonne estime de soi

L’estime de soi est le résultat de la perception par les autres et par le regard que nous avons sur nous-mêmes. La remise en cause personnelle de ce qu’on fait, le manque de confiance, de feedback de la hiérarchie, de résultats  peuvent fragiliser l’estime de soi qui est un pilier de l’intelligence émotionnelle.

D’autres paramètres comme la précarité du travail apportent leur charge émotionnelle négative qui met le salarié en position de sécurité et qui du coup perd de l’estime de soi, se disant: je ne suis rien, qu’un objet appelé équivalent temps plein.

Pour bon nombre de managers l’estime de soi est directement liée à la capacité à réaliser techniquement leur métier. Ce savoir-faire disparaît au fur et à mesure que le manager grimpe dans la hiérarchie et s’éloigne de ce qu’était son cœur de métier.

Il perd de l’estime de soi car il s’éloigne du travail par tâche, il est davantage en réunion, à faire des reportings, de la communication, des entretiens, des choses qui sont plus difficiles à mesurer.

Le manager court le risque de revenir à son cœur de métier, à l’expertise qui va le rassurer et lui permettre de montrer qu’il fait aussi bien que ses collaborateurs.

Ce changement de posture pour répondre aux émotions qui l’envahissent est en réalité un retour en arrière, car la compétence du manager n’est plus la technique, mais la capacité à gérer et faire produire ses équipes. Il ne fait pas à la place de ses collaborateurs, mais il fait faire.

Pour qu’il conserve l’estime de soi et qu’il l’ancre dans le temps, il est indispensable qu’il identifie les compétences du manager qui ne sont surtout pas celles du technicien.

Il doit donc trouver l’estime de soi à travers non pas ses performances personnelles, mais celles de ses équipes.

C’est à son N+1 de lui faire les feedbacks, les entretiens de pilotage qui vont permettre d’être fier de lui et de développer la confiance et l’estime de soi.

Entraîner ses collaborateurs à regarder le verre à moitié plein

Nous pouvons dire que l’être humain retient le plus souvent les choses négatives et focalise son attention sur ce qui lui fait peur ou qui ne correspond pas à ses attentes.

Aussi, cette vision du monde n’est pas positive pour les salariés et les entreprises. S’inscrire dans une vision négative des choses entraîne la personne et même l’équipe, voire l’entreprise dans une entreprise de refus de tout changement.

L’intelligence émotionnelle donne au contraire les capacités à s’adapter, à surmonter les difficultés et à trouver toujours le côté positif des changements nécessaires pour la pérennité de l’entreprise.

Lorsque le salarié ou le manager se voit être négatif, il faut qu’il se pose la question: est-ce que ce que je vois de négatif, n’est pas finalement une opportunité de rebondir et de trouver de nouvelles solutions?

Mettre un obstacle sous forme de question à une vision négative des choses,  éclaire la personne sur une autre manière de raisonner et d’agir.

Cette fois-ci c’est le verre à moitié plein qui est regardé avec toutes les opportunités qu’il offre.

Le côté vertueux d’une approche positive des choses, provoque l’envie d’aller de l’avant, d’accepter les changements en tant qu’acteur et non comme exécutant.

Si les trois piliers que je viens de vous développer sont travaillés avec un coach compétent, le quotient émotionnel des salariés montrera rapidement ses effets sur la capacité des équipes à travailler ensemble, à produire, à s’adapter aux changements.

N’oublions pas que l’intelligence émotionnelle est une compétence qui ne s’apprend pas dans les écoles d’ingénieurs, de commerce, les universités, mais qu’elle s’acquiert sur le terrain là où les relations humaines sont indispensables pour réussir.

 Je vous invite à mettre un commentaire sous l’article et à me poser d’éventuelles questions auxquelles je ne manquerai pas de répondre.

Alain MESTRE

Laisser un commentaire