Le moi du pilotage automatique et de l’observation dans le travail

Chacun d’entre-nous est différent par sa propre personnalité, cette dernière a un impact important dans les relations humaines. Le moi observateur doit servir au moi de l’action afin que ce dernier agisse de manière consciente et non automatique!

Nos paradigmes (notre vison du monde, des choses…) appartiennent à chacun d’entre-nous, ils déclenchent des rapports au temps, au travail, au stress qui sont bien souvent des sources d’incompréhension, voire de conflits.

Les sociétés occidentales ont mis en avant le développement personnel laissant de côté le développement professionnel. Ceci n’est pas surprenant dans une culture où la sélection est partout et rend les gens individualistes. Cependant nous avons oublié que la sélection est nécessaire mais pas suffisante, car elle doit être accompagnée d’un savoir-être pour mieux travailler en équipe, avec les autres.

C’est donc dans le développement professionnel que le développement personnel doit trouver sa plénitude. Connaître son schéma interne de fonctionnement et celui des autres est désormais indispensable si l’on veut travailler en bonne intelligence, développer l’interdépendance, la synergie et optimiser son management.

De nos nombreux pays l’ont compris et ont de bonnes longueurs d’avance sur d’autres, comme la France qui est pleine de certitudes et ne permet pas à de nouvelles techniques de pénétrer l’entreprise.

Pourtant nous le voyons tous les jours, la réalité nous rattrape et nous montre la nécessité de changer, d’être innovant, de rompre avec le pilotage automatique gravé par des années de croissance, de plein emploi.

Ces croyances ont atteint leurs limites et il est temps que l’entreprise change son paradigme de management et mettent le cap vers le développement professionnel.

Pour cela, il faut que nous découvrions qui nous sommes, quelles sont nos réactions automatiques, pourquoi nos comportements sont déclenchés par nos activités quotidiennes, nos collaborateurs, nos supérieurs, des évènements, des circonstances…

Si l’entreprise ne s’engage pas dans ce travail, elle ira à la rencontre de fractures générationnelles, car désormais la durée d’une génération n’est plus 25 ans, mais bien moins.

Ce sont les progrès technologiques qui sont les marqueurs des nouvelles générations et nous voyons tous les jours la vitesse à laquelle le numérique pénètre dans les familles et les entreprises.

Aussi, connaître sa propre personnalité et celle de ceux avec qui l’on travaille est un atout important qui facilite le travailler ensemble.

L’époque où le chef a l’autorité absolue, est respecté, écouté, suivi, est révolue!

Désormais il faut que le manager possède d’autres qualités qui ne s’apprennent pas dans les écoles de commerce ou les Universités.

Ces qualités passent obligatoirement par la connaissance de nos deux moi:

  • celui qui nous pilote automatiquement;
  • celui qui nous permet d’être le propre observateur de nos agissements.

L’observateur intérieur est comme une sentinelle qui nous surveille 24h sur 24, nous parle, nous donne des indications, des conseils. Mais notre moi d’action préfère le pilotage automatique qui s’est construit au fil du temps et nous a emprisonné dans des croyances.

Rompre avec le moi automatique pour en faire un moi conscient qui agit avec discernement, c’est possible. De nombreuses entreprises étrangères et certaines Françaises ont franchi le pas et intègrent dans le développement professionnel, la connaissance de soi et des autres.

C’est grâce à ce cheminement personnel qu’il est possible d’ouvrir d’autres portes, d’identifier les causes du pilotage automatique qui empêchent de donner le meilleur de soi-même au travail.

Eduquer son moi d’action en s’appuyant sur son moi observateur est le véritable challenge des managers d’aujourd’hui et de demain. Les entreprises ne peuvent plus se permettre des luttes de pouvoir, car elles ont besoin que tout le monde collabore pour innover, créer de la véritable richesse et faire la différence.

Les différents points de vue entre le manager et ses collaborateurs ne peuvent plus être des obstacles à l’évolution, pas plus que les divergences de vues entre les syndicats et la direction. Aussi, connaître nos schémas de pilotage automatique, nos cartes de fonctionnement, facilitent le travailler ensemble, permettent de mieux se comprendre et d’accepter que nous ayons tous des paradigmes différents.

Comprendre les autres tels qu’ils sont et non comme nous les voyons, augmente l’intelligence sociale (appelée aussi intelligence émotionnelle) et facilite le management.

Mieux se connaître et comprendre véritablement les autres est le double regard qu’il faut avoir et que je propose aujourd’hui aux managers que je rencontre dans les entreprises.

A l’intention des managers

Espace de réflexion

  • Est-ce que vous communiquez efficacement au travail?
  • Faites-vous des retours réguliers et constructifs à vos équipes, votre service?
  • Pouvez-vous prévenir et gérer les conflits?
  • Savez-vous faire évoluer votre comportement et celui de vos collaborateurs pour obtenir de meilleurs résultats?
  • Connaissez-vous vos forces, vos faiblesses et celles de vos collaborateurs?
  • Utilisez-vous des pratiques pour changer efficacement sur le terrain?
  • N’avez-vous aucune difficulté pour admettre que les autres pensent différemment?
  • Savez-vous gérer vos priorités?
  • Savez-vous construire des équipes efficaces?
  • Dans des situations extrêmes, êtes-vous capable de vous contenir?
  • Êtes-vous toujours positif?

Si la majorité des réponses est “oui”, alors vous avez déjà des qualités solides de manager. Dans le cas contraire, il vous faut engager un travail afin de mieux vous connaître vous-même et les autres!

Mémo

  • C’est donc dans le développement professionnel que le développement personnel doit trouver sa plénitude.
  • Connaître son schéma interne de fonctionnement et celui des autres est  indispensable si l’on veut travailler en bonne intelligence, développer l’interdépendance, la synergie et optimiser son management.
  • Nos croyances ont atteint leurs limites et il est temps que l’entreprise change son paradigme de management et mettent le cap vers le développement professionnel.
  • Ce sont les progrès technologiques qui sont les marqueurs des nouvelles générations.
  • Pour progresser, il faut connaître ses deux moi: celui qui nous pilote automatiquement et celui qui est le propre observateur de nos agissements.
  • L’observateur intérieur est comme une sentinelle qui nous surveille 24h sur 24.
  • Le moi d’action préfère le pilotage automatique qui s’est construit au fil du temps et nous a emprisonné dans des croyances.
  • Il faut rompre avec le moi automatique pour en faire un moi conscient.
  • Eduquer son moi d’action en s’appuyant sur son moi observateur est le véritable challenge des managers d’aujourd’hui et de demain.

 

SuggestionsSi vous n’avez pas répondu majoritairement “oui” dans l’espace de réflexion, alors:

  • appliquez les techniques de développement personnel au développement professionnel;
  • étudiez l’Énnéagramme de préférence avec un formateur qui a été manager en entreprise;
  • faites la différence entre la réactivité et la proactivité.

 

Je vous invite à mettre un commentaire sous l’article et à me poser d’éventuelles questions auxquelles je ne manquerai pas de répondre.

                                                                                                                                                                                          Alain MESTRE

Laisser un commentaire