Le gagnant-perdant conduit vers le perdant-perdant

L’équilibre “gagnant-gagnant” est une des conditions qui conduit à des relations humaines réussies. Pourtant l’individualisme, très présent, et favorisé dans le monde de l’entreprise a développé le “gagnant-perdant”, qui conduit inexorablement au perdant-perdant.

Le “gagnant-gagnant” est le résultat d’un comportement “donnant-donnant”. Si en tant que manager je demande toujours à mes collaborateurs et je ne donne rien en contre partie, il va se créer un déséquilibre naturel perçu et vécu selon les individus de manière différente.

Lorsqu’il y a des conflits, vous entendez souvent dire: “il faut du donnant-donnant”. Cette expression n’est rien d’autre que la recherche du “gagnant-gagnant”.

Le monde de l’entreprise s’est éloigné du principe “gagnant-gagnant” pour produire davantage, être plus compétitif, faire la différence avec les concurrents. Cependant, ce modèle de fonctionnement fait des dégâts et atteint rapidement ses limites avec des conséquences que l’on connaît tous:

• mauvaise ambiance au travail,
• démotivation,
• pas d’investissement des salariés,
• des arrêts de travail à répétition,
• un climat social qui fait la part belle aux syndicats…

L’entreprise crée ainsi un déséquilibre entre la direction et les salariés qui conduit à une perte de compétitivité, un manque d’esprit de conquête et arrive à l’inévitable dépôt de bilan.

Toutefois, il ne faut interpréter le “gagnant-gagnant” comme la solution à tous les problèmes. Mais si le manager a la volonté de travailler avec ses collaborateurs dans l’esprit “donnant-donnant”,il arrivera à développer la culture “gagnant-gagnant” favorable à

• la motivation,
• l’investissement individuel et collectif,
• l’optimisation du potentiel de son équipe,
• la créativité…

Le “gagnant-perdant” est le paradigme du manager autoritaire ou avare, qui a besoin de satisfaire sa supériorité pour conforter sa position de hiérarchique.

Ce comportement n’est pas étonnant, car déjà à l’école on apprend aux enfants à être meilleurs que leur voisin.

Cette compétition lorsqu’on y regarde de prêt est ridicule. Ce qui est important c’est que compte tenu de notre singularité,  chacun gagne par rapport à lui- même et soit dans un processus continu de progrès.

La différence de chacun d’entre-nous est une richesse extraordinaire, mal exploitée parce qu’on a trop tendance à apprécier et accorder notre faveur au meilleur. De ce fait on créé un déséquilibre affectif entre celui qui est le meilleur et l’autre. Aussi, le bon manager est celui qui a le même regard sur les deux personnes.

La recherche du “gagnant-gagnant” nécessite de la maturité et la volonté à vouloir développer un esprit d’équipe, avec des collaborateurs performants, en progression continue.

Force est de constater que dans les entreprises, il reste beaucoup de chemin à parcourir pour développer la culture “gagnant-gagnant”. C’est plutôt la politique “gagnant-perdant” qui y règne. Elle favorise la compétition interne, l’individualisme, la tricherie, les résultats à court terme…, et in fine conduit à l’échec: “le perdant-perdant”.

Tous les jours, le fonctionnement “gagnant-perdant” nous aveugle et conduit des entreprises, à l’échec annoncé. Malgré-tout, certains managers continuent à marcher en pilote automatique et persistent dans ce type de fonctionnement.

Pause réflexive:

– Est-ce que chez vous, dans votre vie privée ou dans votre entreprise, le “gagnant-perdant” vous a apporté des satisfactions?

– Posez-vous la même question en ce qui concerne le “gagnant-gagnant”?

Le gagnant-gagnant ne veut pas dire tout le monde gagne ou perd, mais simplement chercher le principe naturel de l’équilibre pour améliorer les relations humaines, gérer les conflits.

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                                                                                                                                                                                                                        Alain MESTRE