Trop vouloir en faire n’est pas bon!

Trop vouloir en faire n’est pas rare chez les managers qui sont impliqués dans leur entreprise. Pourtant l’expérience montre que ce n’est ni profitable pour l’efficacité, ni pour la vie personnelle et à plus forte raison pour sa santé.

L’homme est comme une machine, il a une Capacité de Production (CP) et s’il s’impose une production (P) supérieure à sa (CP), il va se fatiguer, faire du mauvais travail, ne pourra plus gérer ses priorités et son temps au risque de faire un burn-out.

La surcharge de travail fait partie aussi de la gestion des priorités, car selon la personnalité du salarié, son rapport au temps ou l’implication qu’il a vis-à-vis de l’entreprise, il accepte de plus en plus de travail, d’engagement qu’il ne peut tenir.

Leur emploi du temps devient de plus en plus chargé, et même s’ils travaillent une partie de la nuit, le week-end, ils ne parviennent pas à combler leur retard.

Essayer de trop en faire a des conséquences négatives sur la vie professionnel comme personnelle.

Si vous êtes dans ce de cas de figure, prenez garde, car à vouloir trop en faire vous allez provoquer des effets contraires, dégrader votre vie professionnelle et vous mettre à dos votre direction qui vous reprochera de ne pas savoir vous organiser.

Lorsque vous acceptez d’autres tâches, missions, il faut que vous sachiez qu’elles ne doivent surtout pas vous empêcher de remplir vos principales fonctions et de tenir vos objectifs.

Vérifiez combien de vos engagements ont un lien avec vos objectifs. Vous allez certainement vous rendre compte que très peu de vos engagements voire point servent à atteindre vos objectifs. L’énergie que vous avez déployée pour réaliser en partie ces engagements ne contribue pas à atteindre vos objectifs et a fortiori à l’efficacité de votre service ou direction.

Vous risquez d’être victime de fatigue, de surmenage et votre vie personnelle peut en souffrir, surtout si vous amputez du temps sur vos soirées, vos week-ends, du temps que vous devriez consacrer à votre famille, vos amis…

Identifiez vos principales responsabilités ou missions et vos objectifs sont les premières choses que doit faire un manager.

Vous serez à même de ne pas accepter toutes les activités supplémentaires et surtout les tâches que les autres aimeraient vous confier. Cette pratique est fréquente dans les entreprises Françaises, ce qui provoque des dysfonctionnements, surcharge certaines personnes pour en alléger d’autres.

Si on vous propose des tâches supplémentaires parce que vous êtes quelqu’un d’impliquer, assurez-vous que ces tâches correspondent à vos responsabilités ou objectifs. Dans le cas contraire, vous pouvez proposer d’aider la personne, mais pas de prendre la responsabilité des tâches qui ne vous incombent pas.

Si vous êtes une personnalité que l’on nomme « battant » ou « leadership » vous allez peut-être prendre les choses en main lorsque les autres ne font pas leur travail. Ce n’est pas la solution !

Posez-vous la question suivante :

– est-ce que si je fais le travail à la place d’un autre je vais l’aider à s’améliorer pour que la prochaine fois il le fasse ? La réponse nous la connaissons tous : c’est non !

Le manager doit faire le deuil de faire pour le remplacer par le faire faire, et dans ce cas, il vaut mieux l’aider à se former.

Que votre personnalité facilite l’aide aux autres ou que vous ne sachiez pas dire non à vos supérieurs ou vos collègues, la conséquence est la même : vous allez vous surcharger, vous épuiser et perdre en efficacité.

 Vous allez encore plus vous enfoncer dans une spirale infernale du « j’en prends toujours plus, mais je ne fini rien ».

Vous croyez faire plaisir ou vous attirer les faveurs de votre supérieur, mais ceci n’est que sur du court terme, car lorsque votre responsable verra que vous ne faites pas vos tâches liées à vos responsabilités ou vos objectifs, il ne manquera pas à vous le faire remarquer sèchement.

Le retour sera d’autant plus douloureux que vous aurez tout donné pour y arriver, même au sacrifice de votre famille.

Le défi est de dire non, parce que nous savons tous qu’il est plus facile de dire oui. Le non n’est pas un refus, mais une décision de raison qui s’impose aux conséquences d’un oui.

Á force de dire oui à tout le monde et de ne pas réussir à gérer les priorités, vous passerez rapidement pour quelqu’un qui n’est pas fiable, et en plus le oui régulier n’est pas une garantie de promotion.

Les décideurs sont frileux à nommer les personnes indispensables pour atteindre les objectifs.

Je pense mois aussi qu’ils ont raison, car le rôle du manager n’est pas de réussir seul, mais bien en équipe.

Si votre responsable vous demande d’assumer de nouvelles responsabilités, ne dites pas oui tout de suite. Prenez du recul et le temps de réfléchir.

  • Demandez-lui du temps pour examiner la fonction.
  • Vérifier si elles sont compatibles avec votre emploi du temps.
  • Utilisez le temps qui vous est accordé pour préparer votre réponse.
  • Listez les projets sur lesquels vous travaillez déjà et demandez à votre hiérarchique de se prononcer sur les priorités.

Un exemple d’échec (histoire vraie):

Roger est un cadre supérieur responsable marketing régional. Il est travailleur, ne sait jamais dire non, prend tout ce qui passe comme projet. Il a divorcé trois fois, fait un AVC, travaille une partie des nuits, les week-ends, n’y arrive pas et continue à s’enfoncer dans une spirale infernale qui fait le vide familial et amical autour de lui.

Son évolution de carrière n’est pas à la hauteur de son investissement et partout où il passe il est reconnu comme travailleur, mais pas performant.

Il lui arrive fréquemment de râler parce que certains progressent plus vite que lui.

Mais Roger ne prend pas de hauteur pour analyser les causes de ses échecs. Il pense que son degré d’implication devrait le conduire à une promotion, alors que l’effet est contraire, il stagne dans son poste.

Un exemple de réussite (histoire vraie) :

Jean-Pierre est chef des ventes dans le domaine de l’énergie de la région PACA.

Il a beaucoup de projets en cours, des objectifs ambitieux, notamment en matière de placement de GAZ dans la région PACA où il doit doubler les placements de cette énergie sur le marché des professionnels.

Nous sommes au mois de juin lorsque sont directeur le convoque pour lui demander de faire une étude sur l’ensemble de la région méditerranée.

Son directeur lui dit :

«Jean-Pierre, j’aurais besoin de toi pour faire une étude sur le placement des offres GAZ par le concurrent historique sur le marché des particuliers de la région méditerranée. »

Jean-Pierre lui répond :

« Cette idée me paraît intéressante. »

« Est-ce que je peux réfléchir et vous donner une réponse pour demain 14h ? »

Le directeur :

 « bien sûr Jean-Pierre, nous en reparlons demain en début d’après-midi. »

Jean-Pierre a profité du temps qui lui resté avant le RDV du lendemain 14h pour préparer sa réponse.

Quand ils se revoient, Jean-Pierre explique au directeur : « je suis d’accord, nous devons comprendre rapidement la stratégie utilisée par le concurrent historique. Mais laissez-moi vous proposer une autre solution. L’été arrive et durant cette période, je vais devoir être imaginatif pour ne pas perdre de temps et tenir le doublement des objectifs de placement GAZ sur le marché des professionnels que vous m’avez fixé.

Or, je n’attendrai pas cet objectif si je ne me concentre pas uniquement à ce projet pendant la période d’été. Aussi, je vous propose que nous en reparlions au mois de septembre. Pour le moment je demanderai à Pierre mon collaborateur sur Marseille de préparer une méthode pour analyser la stratégie de placement du concurrent historique. Qu’en pensez-vous ? »

Le directeur :

« j’accepte, je pense que vous avez raison, votre proposition me convient . »

Pour éviter de vouloir tout faire, et finalement ne rien faire d’efficace, il est préférable de mettre en avant la priorité de vos objectifs essentiels et de déterminer si, et dans quelle mesure, accepter d’autres missions vous empêchera d’atteindre les objectifs.

  Je vous invite à mettre un commentaire sous l’article et à me poser d’éventuelles questions auxquelles je ne manquerai pas de répondre.

                                                                                            Alain MESTRE

2 Commentaires

  1. Laurent C. février 17, 2015 at 8:45 - Répondre

    Salut Alain…. Ces temoignages sont bien des histoires vraies, je le confirme, meme si les prenoms sont changes !
    bravo pour ce que tu fais, je te lis souvent et c’est toujours tres enrichissant !
    Toutes mes amities !
    Laurent,

  2. Sébastien mars 30, 2015 at 4:57 - Répondre

    bonjour Alain,

    Je pense que le manager doit briller au travers du résultat de son équipe et non pas au travers de ses réussites personnelles. Nous avons tous, cette fâcheuse tendance à vouloir faire à la place des autres, pour aller plus vite, pour mieux faire… En faisant cela, on s’enferme autour de certaines tâches et on arrive progressivement à penser de plus en plus à son organisation personnelle qu’au fonctionnement – à la vie, devrais-je dire – de son équipe. Maintenir cette “ouverture” constante vis-à-vis de ses collaborateurs est sans doute la chose la plus difficile à faire. En même temps, je pense que c’est ce qui fait la différence entre le responsable qui travaille avec son équipe et celui qui l’utilise simplement.
    Tout cela est bien sûr plus facile à écrire qu’à faire, les “urgences” liées à l’activité, à la hiérarchie compliquant les choses.
    A très bientôt

    Sébastien

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