Je n’en peux plus!

Vous avez tous entendu et peut-être dit à un moment de votre vie ou de votre carrière les phrase suivantes:
  • Je n’y suis pour rien.
  • Je suis comme je suis.
  • Je n’ai pas le temps.
  • Ça me rend malade.
  • Ils ne me le permettront pas.
  • Je suis obligé de le faire.
  • Je suis contraint de partir.
  • Si seulement on m’écoutait…

Ces phrases sont symptomatiques de la dépendance à un environnement, des circonstances, des personnes… Elles ont des conséquences importantes sur notre efficacité quotidienne et  sont bien souvent les causes profondes d’une mauvaise organisation et d’une gestion du temps déficiente.
Nous sommes dans ce cas de figure pilotés par des habitudes qui se sont forgées à travers notre patrimoine génétique, notre éducation, notre vécu, mais aussi par notre environnement qui dicte ce que nous sommes.

“Quelque chose ou quelqu’un dans l’entreprise, la société, la famille, est responsable de notre situation.”

En réalité il n’en est rien.

Viktor FRANKL, un neurochirurgien et psychiatre Autrichien est à l’origine d’une découverte qui a bousculé la psychologie, mais aussi le développement personnel, professionnel et le management dans les entreprises.

Le 19 octobre 1944 il a été transféré depuis le camps de concentration de Théresienstadt vers Auschwitz. Durant son emprisonnement, il a vu partir les plus robustes, alors que certains qui paraissaient faibles résistaient beaucoup plus longtemps.

Viktor FRANKL a été soumis aux pires atrocités, comme des millions de personnes. Il a utilisé ses connaissances en psychiatrie et en neurologie pour étudier les raisons pour lesquelles certains survivaient dans cet enfer humain.

Un jour où il était nu dans une pièce et qu’il subissait les plus horribles tortures qu’un homme peut supporter, il prit conscience peu à peu de ce qu’il appellera plus tard “la dernière des libertés humaines”, une liberté que ses geôliers nazis ne sauraient lui enlever.

Ils pouvaient faire de son corps ce qu’ils voulaient, ils étaient les maîtres des lieux, mais il restait, lui, un être conscient de son identité, qui pouvait regarder en observateur son propre rôle dans la tragédie qu’il vivait.

Il pouvait décider lui-même, comment tout cela pouvait l’affecter.

Entre ce qui lui arrivait (le stimulus) et sa réaction, s’interposait sa liberté, son pouvoir de choisir une réponse.

Alors qu’il lui arrivait cette terrible épreuve, il se projetait dans le futur, devant ses étudiants lorsqu’il serait sorti des camps. Il s’imaginait dans l’amphithéâtre, leur donnant des cours sur les tortures qu’il avait endurées.

Il a travaillé sa mémoire, son imagination, sa prise de conscience, afin de devenir plus libre que ces bourreaux.

Certes il n’avait pas la liberté physique de ceux qui le détenaient, mais il avait la liberté intérieure, un pouvoir interne d’exercer ses propres choix.

Plongé dans les circonstances les plus inhumaines et dégradantes, Viktor FRANKL s’est appuyé sur cette richesse de l’homme, la conscience de soi, pour découvrir un principe fondamental de la nature humaine: Entre le stimulus et la réponse, l’homme a la liberté de choisir.

C’est ainsi qu’est née la “PROACTIVITÉ” qui signifie davantage que prendre l’initiative, mais surtout que nous avons l’initiative et la responsabilité de provoquer les choses et non de les subir.

Celui qui s’exprime à travers les phrases qui sont citées en début d’article, n’est pas maître de ses décisions, il est “REACTIF” et subit les autres, les conditions dans lesquelles il est, les circonstances…

Par cette découverte, Viktor FRANKL a donné à tous les hommes et toutes le femmes les leviers pour ne plus subir, mais pour agir efficacement dans le travail comme dans la vie.

Aussi, celui qui disait:

  • je n’y suis pour rien, dira: je vais m’y prendre différemment.
  • Je suis comme je suis, dira: je vais entreprendre un travail sur moi;
  • Je n’ai pas le temps, dira: Je vais travailler autrement et dire non dans certains cas.

Désormais, il nous appartient de choisir en toute liberté des contraintes que l’on veut accepter!

 

Pause réflexive:

– Est-ce qu’il vous arrive de prononcer une des phrases citées en début d’article?

-Employez-vous davantage le verbe “avoir” que le verbe “être”?

-Est-ce avec votre conscience et votre volonté indépendante que vous décidez?

 Je vous invite à mettre un commentaire sous l’article et à me poser d’éventuelles questions auxquelles je ne manquerai pas de répondre.

Alain MESTRE

De | 2018-03-13T18:55:31+00:00 février 9th, 2014|Efficacité managériale, Uncategorized|4 commentaires

4 Commentaires

  1. Sabine février 10, 2014 at 8:31 - Répondre

    Bonjour Alain,
    Effectivement la proactivité est une solution pour moins subir son environnement et prendre du recul sur les situations. Cela necessite tout d’abord une prise de conscience, la volonté de modifier ses réactions mais surtout un exercice quotidien d’une démarche intellectuelle car souvent ce qui a été pendant des années est parfois difficile à modifier. Pour ma part j’ai toujours envié ces collègues managers qui malgré des situations difficiles vécu au sein de l’entreprise, pouvaient tout à fait passer un week-end agréable en famille. Ce n.est pas encore tout à fait le cas pour moi, mais j’y travaille car je suis convaincue qu’agir en proactivité est le secret pour durer.
    Merci pour votre soutien ,
    Amicalement

    • Alain Mestre février 10, 2014 at 10:10 - Répondre

      Bonjour Sabine et merci,

      vous avez compris que le pilotage automatique été un danger et qu’un des moyens de s’en sortir était de travailler la proactivité.

      Cordialement,

      ALAIN

  2. guigon jean marie février 15, 2014 at 4:45 - Répondre

    bonjour Alain
    tout est tellement vrai !
    la remise en question personnelle est au cœur de la solution du mieux vivre, du mieux être.
    il est clair que nous possédons tous, caché au fond de nous, une mine de richesses. les découvrir
    les mettre à la lumière, pour nous et pour les autres, est notre mission.

    • Alain Mestre février 15, 2014 at 5:27 - Répondre

      Merci Jean-Marie,

      tes remarques sont toujours pertinentes, justes et avec la prise de recul d’un sage,

      Merci, à bientôt

      Alain

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