Eviter l’épuisement mental, gérer son stress et manager celui de ses équipes, c’est possible!

//Eviter l’épuisement mental, gérer son stress et manager celui de ses équipes, c’est possible!

Cet article suit celui du 5 septembre, intitulé “le manager, le bon et mauvais stress”.
Nous avons vu qu’il existe deux types de stress: le bon et le mauvais.
Même si nous ne sommes pas des psychologues, vous savez comme moi que le manager travaille avec la matière humaine et qu’il est appelé assez souvent à jouer le rôle du PSY, alors que lui même est bien souvent soumis à une rude pression et au stress.
Il est quelquefois dans une position du malade qui soigne le malade, ce qui vous le reconnaitrez n’est pas très confortable.
Deux psychiatres Français, E Albert et Jean-Luc Emery ont écrit un livre de management qui s’intitule “le manager est un PSY”. Ils y développent l’importance de la dimension psychologique dans le fonctionnement des équipes.
Mais restons bien à notre place, nous sommes uniquement des managers qui ont besoin de comprendre le fonctionnement humain pour mieux manager, voire éviter d’être des générateurs de stress.
L’objectif de vouloir zéro stress dans le travail me paraît illusoire, car il n’est pas uniquement la cause du travail, mais plutôt des sollicitations globales de la vie. Cette dernière est stressante pour beaucoup de personnes, qui sont contraintes à réaliser expressément des choses en un minimum de temps, et ceci dans et hors de l’entreprise.
Dès le réveil du matin, nous laissons bien souvent le stress s’installer progressivement et nous accompagner jusqu’au soir, au moment où l’on se couche.

Exemple de la journée d’un manager
Il est 6h le réveil sonne: Vous vous levez, faites la toilette, prenez le petit déjeuner, lisez des e-mails, préparez peut-être les enfants, vérifiez leur cartable, faites des recommandations à vos bambins, les conduisez à l’école, faites un détour par la poste pour déposer un courrier urgent. Vous êtes pris dans les embouteillages, et arrivez au travail vous êtes interpellé par un collaborateur qui a besoin de renseignements. Vous vous installez à votre bureau. Le téléphone sonne, c’est un appel du chef qui veut le dossier de préparation du budget pour 8h15. Vous raccrochez. Un autre appel s’invite sur votre poste téléphonique. C’est un client réclamant qui souhaite parler au responsable. Vous ouvrez votre ordinateur portable et regardez vos e-mails: réunion imprévue à 9h30 parce que le DRH a des informations importantes à communiquer. Vous commencez un entretien programmé avec un collaborateur, mais au mépris de ce dernier vous lisez vos e-mails car vous avez beaucoup de retard.
Il est 11h45, pas de travail de production réalisé, pas de présence avec les équipes et déjeuner au bureau avec un sandwich en dix minutes. Il est 12h30, vous analysez les résultat et vous appelez des collaborateurs pour faire le point avec eux.
Il est 13h30. Vous prenez un café sur le pouce, un collaborateur qui vous croise demande à vous parler. Il vous annonce qu’il va devoir prendre quelques jours de congés pour s’occuper de ses enfants, car son épouse a été hospitalisée.
A 14h vous avez une réunion téléphonique avec le national; il s’en suit des échanges vifs avec les représentants Parisiens qui annoncent le changement des règles du jeu avec une augmentation de 10% des objectifs.
Il est 15h30, la réunion se termine sur des injonctions et une obligation de résultat. Vous prenez un second café qui doit vous donner un peu de courage. Vous appelez vos collaborateurs, pour les informer de la programmation d’une réunion téléphonique demain à 9h afin de commenter la réunion avec le national, réajuster les objectifs et adapter les plans d’action.
Il est 16h30. Vous préparez la réunion du lendemain, lisez des e-mails importants. Le téléphone sonne, c’est votre homologue du marketing qui souhaite vous voir car il a un bug dans une requête et l’action A12 ne pourra se faire. Vous modifier le contenu de la réunion du lendemain en rajoutant: remplacement de l’action A12.
Il est 17h30. Vous travaillez sur le dossier de réorganisation. Il est 18h45 on frappe à la porte , c’est la femme de ménage. A peine sortie, s’engouffre dans votre bureau le délégué syndical qui souhaite vous parler d’un salarié. Vous lui faite comprendre que ce n’est pas le moment et qu’il doit vous rappeler ultérieurement et prendre rendez-vous.
Vous vous remettez au travail sur le chantier de la réorganisation. Il est 19h45, vous lisez vos derniers e-mails et surprise: convocation demain à 9h30 pour un CODIR urgent.
Vous partez à la maison et arrivez chez vous à 20h30. Vous rentrez avec les problèmes et surtout le bureau dans le micro ordinateur portable. Les enfants sont couchés, votre épouse vous attend, vous êtes harassé!

Je sais que nombreux sont les décideurs, les managers, qui se retrouvent dans cette journée classique de travail qui fait apparaître de nombreux stimulus qui nous menacent à longueur de journée.
Volontairement je n’ai pas parlé du comportement toxique de certains chefs qui viennent accentuer le stress.
La situation que je viens de décrire n’est pas extrême, elle est la réalité quotidienne de bons nombres de managers. Pourtant, elle n’est pas une fatalité, c’est la raison pour laquelle le principe 6 du management par l’humain s’intitule “Gérer notre propre personne, c’est gérer nos priorités”.
Cette expression signifie que nous sommes responsable de nos choix et des réponses que nous donnons à ce qui est important et urgent.
Je ne suis pas le seul à dire et à avoir pratiqué le gestion de mon propre stress par un travail sur moi. Avec la volonté, un entraînement et une préparation appropriée nous pouvons faire face aux agents stressants en toute sérénité.
Contrôler son stress et manager le stress ne s’apprend pas dans les écoles de management.
Pourtant il existe des pratiques qui sont à la portée de tous et qui permettent de diminuer considérablement le stress.
Il existe quatre axes sur lesquels il est possible de travailler pour manager le stress.
 1/ les générateurs de stress (éliminer les sources de stress),
 2/ la relaxation (pratiquer les techniques de contrôle de sa respiration ou la méditation),
 3/ la maîtrise des pensées (apprendre à interpréter les évènements)
 4/ la gestion de son activité (planifier la vie professionnelle et personnelle afin d’éviter le stress).
Les quatre cas énoncés ci-dessus sont le résultat d’un professeur et chercheur Américain Robert EPSTEIN.
Ils ne représentent pas des choses très compliquées à réaliser.
Le premier axe qui consiste à éliminer les sources de stress est à la portée des entreprises. Il y a différentes sources de stress qui peuvent être supprimées, voire diminuées. Il ne sera pas possible de les éliminer toutes, mais une bonne partie oui (Exemple d’un plateau téléphonique: mettre des tapisseries anti bruit ou des capteur de son, diminuer la tonalité de la sonnerie, augmenter le post-appel, former les managers à gérer leur propre stress et à ne pas être eux mêmes des générateurs de stress…)
Le second axe la relaxation (certaines entreprise ont équipé des salles destinées exclusivement à se détendre, se relaxer, voire à l’étranger à méditer).
Le troisième axe est celui du contrôle de ses pensées (il fait appel à la connaissance de soi et au travail sur soi)
Le quatrième axe est celui de la planification de sa vie dans la globalité (privée, professionnelle), c’est ce que j’appelle la gestion des priorités par la gestion de sa propre personne. Celui-ci ne dépend que de la personne et, elle peut s’appuyer sur trois compétences: la proactivité au lieu de la réactivité, la rupture avec le pilotage automatique, la différence entre l’important et l’urgent.
Je peux vous confirmer que ces pratiques fonctionnent parfaitement bien et qu’elles contribuent à gérer son propre stress et à manager le stress de son service, de ses équipes.
Je ne peux développer ici, le contenu de ces pratiques, mais elles sont applicables immédiatement sur le terrain.
Elles sont un rempart aux risques psychosociaux et confirme le vieil adage: Mieux vaux prévenir que guérir.
(Je vous invite à mettre un commentaire au bas de l’article)

Alain MESTRE

De | 2018-03-13T18:55:58+00:00 septembre 13th, 2013|L'émotionnel dans le management|Pas de commentaire

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