L’interdépendance au travail préférable à l’autonomie

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  • Á l’école, au travail, dans la vie nous entendons régulièrement les mots: autonomie, indépendance. L’interdépendance est absente de notre langage

Pendant de nombreuses années, les encadrants, les managers, les chefs d’entreprises, les dirigeants ont porté au pinacle leurs collaborateurs autonomes.

Mais l’autonomie qui a l’air de répondre à une tranquillité du manager de voir son collaborateur faire seul, sans venir le solliciter, ne peut être qu’un passage dans la vie professionnelle comme dans la vie tout court.

Le passage de la dépendance à l’autonomie et ensuite à l’interdépendance est un processus de développement personnel et professionnel lorsqu’il est remis dans le contexte du travail.

Á y regarder de prés, il y a une forte analogie entre la maturité dans la vie et au le travail.

La vie de chacun d’entre nous a commencé par de la dépendance. Sans elle nous ne serions pas là: elle a conduit ceux qui nous ont élevés, à nous nourrir, nous soigner, nous éduquer, nous diriger…, pour nous conduire progressivement à une indépendance, autonomie, physique, intellectuelle, financière… Ce processus d’évolution n’échappe pas au monde du travail, qui, lui aussi suit les lois de la nature.

Lorsque nous arrivons dans un nouveau poste, nous sommes dépendants des autres, nous ne maîtrisons pas les circuits, les procédures, la culture du service ou de l’entreprise.

Nous avons besoin d’aide, d’accompagnement, de temps pour nous adapter, apprendre et découvrir ce qui va nous rendre autonome dans notre nouveau métier.

En évoluant, nous nous apercevons que tout dans la nature comme dans le travail est lié, et forme un écosystème qui rend les choses dépendantes les unes des autres. C’est ce que nous appelons l’interdépendance. Cette dernière est la maturité de l’être humain qui a pris conscience que l’écosystème dans lequel il évolue, nécessite de passer de l’autonomie à l’interdépendance, car c’est dans les relations humaines que se situent les succès les plus importants.

Le cheminement qui conduit l’être humain vers l’interdépendance est souvent ignoré par les managers, les décideurs, les parents, les êtres humains qui ne prennent pas suffisamment de recul pour observer l’écosystème dans lequel ils vivent.

Pour l’entreprise, la progression vers l’interdépendance est plus que nécessaire, car elle conduit à rassembler les talents, les efforts pour obtenir des succès plus grands; C’est ce qu’on appelle la “synergie”.

Le paradoxe des entreprises publiques ou privés d’aujourd’hui, est qu’elles portes aux nues l’autonomie, et développent l’individualisme, mettant ainsi un frein à l’interdépendance.

L’individualisme incite à garder son savoir pour faire la différence avec ses collègues “concurrents”, à montrer qu’on est le meilleur, et pour ça, rien n’arrête celui qui a compris le système et qui épouse entièrement cette culture.

Mais, dans ce type de fonctionnement il ne peut y avoir in fine que des perdants: l’entreprise perd en synergie, le manager n’apprend pas des autres et le client est bien souvent victime des conflits intérieurs de l’entreprise.

Lorsque l’entreprise s’ancre dans une culture du repli sur soi, du chacun pour soi, de l’individualisme poussé à l’extrême, elle est source de climat délétère, manque d’efficacité, d’innovation et court à sa perte.

Le manager, le chef d’entreprise, le dirigeant qui ne s’engage pas dans une démarche d’interdépendance, reste soit dépendant des autres, soit indépendant. Il n’entraînera pas son service, son entreprise dans une culture d’interdépendance au risque de l’isoler et de disparaître.

S’il est dépendant, ce n’est pas lui qui va décider, mais les autres, les environnements, les circonstances: l’écosystème. Il va rester dans ce qu’on appelle “l’éthique de la personnalité”, dans le paraître, la recherche d’être apprécié, voire aimé par ses collaborateurs, sa hiérarchie. Aucune décision n’émanera de lui!

L’indépendance apporte davantage de maturité, elle reste un passage où le manager décide seul, sans l’influence de quiconque. Il croit être arrivé à un fonctionnement efficace, car il ne se sent plus dépendant, manipulé par les autres ou devoir leur demander des conseils.

La finalité, s’il y en a une est bien l’interdépendance, ce qui ressemble étrangement au “vivre ensemble” claironné par les politiques.

L’interdépendance s’exprime par le “nous” contrairement  à l’indépendance qui s’exprime par le paradigme du “je”.

Le “nous” est porteur de l’interdépendance, il est fédérateur, exprime la reconnaissance, le réussir ensemble, la synergie.

Le “je” est l’expression directe de l’ego, de l’indépendance, du refus de donner son savoir et de prendre celui des autres pour construire quelque chose de plus grand, plus performant pour l’entreprise.

Vous l’avez compris, dans l’évolution professionnelle comme personnelle, les “victoires intérieures” contre la dépendance et l’indépendance conduisent vers l’interdépendance qui permet de gagner des “victoires extérieures” dont la première est “l’excellence des relations humaines”.

Je vous invite à mettre un commentaire sous l’article et à me poser d’éventuelles questions auxquelles je ne manquerai pas de répondre.

Alain MESTRE

De | 2018-03-13T18:55:21+00:00 juin 3rd, 2014|Communication, Efficacité managériale, Fédérer l'équipe, relations humaines|Pas de commentaire

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