La synergie un avantage pour tous

Elle peut prendre naissance à partir du moment, où plusieurs personnes entretiennent des relations humaines, travaillent ensemble, rapprochent leurs compétences…

Le travail en synergie n’est pas recherché par tout le monde. Certains veulent garder la paternité des résultats, la connaissance, le pouvoir et préfèrent l’autonomie au travail dans l’interdépendance. Pourtant, il n’existe pas dans les entreprises ou les services publics, des services ou des équipes qui travaillent sans interaction entre elles.

L’autonomie n’est qu’une étape dans la maturité managériale. Elle doit conduire le manager et ses collaborateurs à travailler ensemble. C’est précisément lorsque les gens ont décidé de travailler ensemble, qu’apparaît une force indépendante des autres, plus puissante que la somme arithmétique des forces individuelles: c’est la synergie.

Vous, les managers, vous connaissez les vertus de la synergie, mais je sais comme vous, qu’il y a des freins à la développer. Vous aussi dans votre direction, votre service, votre équipe, vous avez ceux qui sont farouchement contre et qui avancent toujours de bons prétextes pour ne pas travailler avec les autres.

De par ces comportements, vous savez qu’ils instaurent une relation qui in fine aboutira à du perdant/perdant et même du trois fois perdant : entreprise, salarié, client.

J’aurai l’occasion dans un prochain article de développer la notion gagnant/gagnant, qui est une au cœur  du management efficace et humain.

Vous avez compris que la synergie est un incontournable dans les entreprises, les collectivités locales ou territoriales et même dans la famille.

Votre patron ne verra peut-être pas qu’il y a des collaborateurs qui sont des freins à la synergie, mais il s’attachera aux résultats, à la tenue des objectifs et, si ces derniers ne sont pas atteints, c’est à vous qu’il demandera des comptes et non à ceux qui s’opposent à la synergie.

Aussi vous devez avoir les idées claires sur les dangers de l’autonomie, qui  elle aussi est un frein au travail en synergie.

L’autonomie dans la réalisation des tâches est nécessaire, car elle fait gagner du temps et responsabilise celui qui sait réaliser son travail, sans faire appel régulièrement à la hiérarchie.

Comme je vous l’ai dit plus haut dans l’article, il est indispensable de ne pas rester sur une position d’autonomie, pour plusieurs raisons:

• pour le salarié, quelle que soit sa fonction (si non, il va s’enfermer dans une routine qui va lui assurer un confort de travail, mais qui rapidement le limitera dans son épanouissement personnel).
• pour ses collègues de travail (car bien souvent il va garder son savoir de peur de perdre du pouvoir ou parce qu’il croit avoir un avantage sur ses collègues).

Alors, dites-lui que “le savoir gardé pour soi ne sert à rien”. Bien au contraire, un salarié qui donne son savoir à ses collègues a atteint un niveau de maturité qui lui permet d’exercer des fonctions supérieures.

• pour l’entreprise (parce qu’elle a besoin du travail en synergie pour développer de la créativité, la transmission des compétences et l’émergence de nouvelles richesses).
• pour les clients (qui préfèrent des interlocuteurs dynamiques et motivés que d’autres sclérosés et aigris).

J’ai fait travailler des équipes commerciales en synergie et non en compétition, et j’ai pu constater par cette pratique que 1+1 était bien supérieur à 2. Lorsque chacune des équipes travaille séparément dans sa zone géographique, la somme des résultats obtenus est très inférieure à celle qui est générée par un travail en commun.

La synergie a un effet multiplicateur, parce qu’elle crée de l’émulation, fait apparaître des idées et des compétences nouvelles.

Pour la réussir, il faut mettre son “ego” dans sa poche et accepter que l’autre  vous apporte autant que ce que vous même-vous allez lui apporter.

Regardez les startups, c’est exactement le principe de la synergie par l’entraide en regroupant des savoirs et des talents différents. Ce que font ces jeunes entrepreneurs, c’est ce que les entreprises et les services publics devraient faire en facilitant le travail transverse et surtout en supprimant la compétition interne, qui a des effets désastreux. La seule compétition nécessaire est celle qui est à l’externe, car c’est là que se trouve la véritable concurrence.

La synergie, le travailler ensemble, donner son savoir et construire ensemble est le seul moyen de faire émerger plus de richesse, de développer les talents, d’innover. C’est fini l’individualisme, même s’il résiste encore et si notre système scolaire formate encore les étudiants à ce mode de fonctionnement.

Une entreprise n’est pas une école, c’est un lieu de production, de richesse, et ce n’est qu’en partageant le savoir, le savoir-faire et avec un bon savoir-être qu’il est possible de développer une entreprise, de motiver ses salariés et de les fédérer autour de projets.

Le manager a un rôle de catalyseur d’énergie et de liant entre les différentes personnalités. Cependant, cette posture qui favorise le travailler ensemble pour l’entreprise et non pour soi-même, n’est pas innée, il faut en prendre conscience pour la mettre en œuvre, et c’est le travail que doit engager le manager ou le chef d’entreprise.

Je vous invite à mettre un commentaire sous l’article et à me poser d’éventuelles questions auxquelles je ne manquerai pas de répondre.

Alain MESTRE